ITW – A la rencontre de Grégory DUMAS, responsable technique

Au club depuis 10 années, Grégory Dumas à vécu son évolution de l’intérieur. Cette année encore, il occupe le poste de responsable technique des jeunes. Il nous parle formation, et nous explique en détail les moyens mis en place par le club chez nos jeunes joueurs.

–          Présente toi

Je m’appelle Grégory Dumas, j’ai 45 ans et ça fait 10 ans que je suis au GOAL FC. J’ai intégré le club au départ en tant que papa de joueur pour donner un coup de main aux dirigeants, aux éducateurs. Je viens du milieu de l’enseignement sportif en tant que professeur d’EPS, donc j’ai mis à la disposition du club mes compétences, je l’ai vu évoluer et j’ai grandi avec lui. Actuellement, je suis responsable technique des jeunes. Cela signifie que je gère la coordination des missions des différents éducateurs et la mise en place de la politique sportive qui a été définie par la direction.

–          A l’approche de la mi-saison, quel bilan tire-tu de cette première partie de l’année ?

Pour l’instant le bilan est plutôt positif par rapport aux objectifs que nous nous sommes fixés. Les objectifs fixés par la direction sont d’atteindre à plus ou moins court terme le niveau régional dans les catégories u15 et u17 et de continuer à progresser dans les catégories seniors et u20 pour créer petit à petit un parcours de continuité avec comme but de former un jour un joueur qui puissent intégrer ensuite l’équipe première. Aujourd’hui, toutes les équipes concernées par ces objectifs sont encore en course pour les atteindre cette année, mais rien n’est encore gagné, nous ne sommes qu’à la mi-saison et nous savons très bien qu’il va être difficile de faire carton plein cette année. Les championnats sont longs et il y a de nombreux paramètres qui ne dépendent pas que de nous. En ce qui concerne les plus jeunes, nous sommes sur une logique d’apprentissage et nous sommes en train d’améliorer la structuration et l’efficacité du pôle ambition en pré-formation et formation avec notamment la mise en place de la cellule performance gérée par Julien TURCANO.

–          Toi qui est au club depuis longtemps, tu as pu constater l’évolution de la place de la formation au sein du club

Il y a 10 ans le club fonctionnait comme un club “lambda”, c’est-à-dire qu’on formait les joueurs mais il n’y avait pas vraiment de continuité dans la formation, les joueurs avançaient au gré de ce que proposaient les éducateurs. On est passé d’une formation classique à quelque chose de plus en plus professionnel avec un vrai cursus de formation année après année qui nous apporte de la cohérence dans la formation. On commence à voir les résultats à ce niveau là puisque la première génération qui a suivi l’intégralité du cursus de formation sont les 2008 qui sont maintenant en u15 et qui réalisent une belle saison pour l’instant en phase avec les objectifs fixés au niveau sportif. Après, la formation des joueurs ne fait pas tout, le recrutement et la formation des éducateurs de plus en plus compétents qui croient en ce projet et qui se développent eux-mêmes en même temps que les joueurs au fil des années et aussi important. Le projet de formation prend forme petit à petit avec aussi des moyens alloués de plus en plus important, les moyens grandissent en même temps que le niveau de compétence.

–          Quels sont les objectifs et les choses qui vont être mis en place à l’avenir à ce niveau-là ?

On continue de développer le pôle ambition, la formation des éducateurs, il y a également un travail avec la cellule de performance qui est mis en place. Ce qui va être important lors des prochaines années c’est l’optimisation des processus d’entraînements avec tous les paramètres de performances que ça implique : la préparation physique, la préparation mentale, les entraînements spécifiques gardiens, attaquants… mais également le travail scolaire, ce sont des choses qu’on a déjà mise en place. Cette année, l’idée est de finir la mise en place et de rentrer petit à petit dans un processus d’efficacité et de recherche de performance et d’optimisation des moyens mis à disposition.

–          Tu es également responsable du pôle école de foot (u6 – u11), c’est important de former les joueurs le plus tôt possible ?

La formation commence dans ces catégories-là. Si le travail n’est pas fait correctement dans ces catégories, derrière ça complique grandement tout le travail de formation des joueurs. De u6 à u13, on estime qu’il y a 75% de ce qu’un footballeur doit apprendre qui se fait dans ces catégories d’âge-là. Quand on parle cursus de formation, c’est là que ça commence. Évidemment, on s’adapte en fonction des catégories, faire des entraînements spécifiques au poste avec des petits n’a pas de sens par exemple, donc on travaille d’autres aspects comme la psychomotricité, l’équilibre, l’agilité etc… C’est à cet âge-là que tout se joue. C’est là que si un joueur à du potentiel et du talent, on peut lui apporter une vraie plus-value.  Ce qui est dommage c’est que dans la plupart des clubs, c’est dans ces catégories d’âge qu’il y a le moins de moyens. Je parlais de la génération 2008, ce qui est frappant c’est que 80% des joueurs sont passés par notre école de foot. On n’est pas parti du principe qu’on avait des enfants avec des qualités exceptionnelles, on est en train de montrer que si on travaille bien avec les enfants, on peut amener n’importe quel groupe et n’importe quel joueur à un bon niveau, on espère le niveau ligue.

–          Comment adapter cela à des enfants en bas-âge ?

Depuis la première séance en u6 jusqu’à la dernière séance en u11, l’intégralité des séances d’entraînements ont déjà été conçues et pensées pour apporter une formation continue sur 6 années consécutives. C’est un vrai programme d’entraînement, comme à l’école où ils apprennent année après année à lire, écrire, compter… On applique ce même modèle en football. Rien n’est laissé au hasard, il y a un vrai travail qui est fait, c’est un véritable cahier de formation que les enfants doivent intégrer. C’est assez rare puisque je ne suis pas sûre que ça existe dans beaucoup de clubs. Pour résumer, on a construit 250 séances d’entraînement sur les catégories u6 à u11.

–          GOAL FC est le plus grand club de France en termes de licenciés, comment s’organise la partie sportive ?

Le fait qu’on soit très nombreux amène à ce qu’on appelle des phénomènes de masse. On ne gère pas les mêmes problématiques que dans la plupart des clubs. On est répartis sur plusieurs sites dans 4 villes différentes, ce qui veut dire beaucoup d’horaires différents, beaucoup d’équipes, beaucoup de joueurs, et il faut que chacun d’entre eux soit épanouit au club. Ça c’est vraiment la politique sportive du club, que le joueur cherche la performance ou une pratique plus orientée loisir, chacun doit pouvoir trouver sa place. Ce n’est pas toujours évident à gérer mais je pense que l’organisation que l’on a est de plus en plus efficace. On peut compter sur des personnes compétentes comme Quentin HASSE et Anas BENSLIMANE pour la communication et l’organisation. Ce sont des personnes en qui j’ai une totale confiance pour coordonner tout ça.

–          Un dernier mot ?

On continue à travailler. On est peut-être dans une saison où l’on peut avoir de très bons résultats sportifs chez les jeunes. Mais quoi qu’il arrive, si ça se passe bien, il faut qu’on soit prêt à assurer l’après, ça passe par de l’anticipation, du travail, du sérieux, une remise en cause perpétuelle des uns et des autres pour atteindre cet objectif de passer d’un niveau départemental à régional.

Grégory Dumas, responsable technique jeunes à GOAL FC